Lloydminster est une ville qui a la particuliarité géographique de se situer à cheval entre l'Alberta et la Saskatchewan. Contrairement aux cas usuels (comme Texarkana au sud des USA), Lloydminster n'est pas un ensemble de 2 villes fusionnées, mais est en fait une seule et unique ville avec un seul conseil municipal.
Géographie[]
La frontière provinciale se situe sur l'axe nord-sud, correspondant à la 50th Avenue (Meridian Avenue) au sein de Lloydminster. Les adresses à l'est de la 50th Avenue font partie de la zone saskatchewanaise, et celles à l'ouest de la 50th Avenue font partie de la zone albertaine.
Lloydminster n'est pas la seule ville canadienne située sur une frontière : la ville de Flin Flon, au Manitoba, a une petite partie située du côté saskatchewanais. Aussi, Ottawa (Ontario) et Gatineau (Québec), forment une seule et même zone métropolitaine, bien qu'il s'agisse de 2 villes distinctes chacune dans une province différente.
La situation distinctive de Lloydminster se reflète aussi au niveau des questions légales, ainsi que le fuseau horaire. L'Alberta observe en effet le changement d'heure 2 fois par an, alors que la Saskatchewan ne le fait pas. La législation de Lloydminster permet cependant à la ville de suivre les spécificités horaires albertaines, et d'utiliser le fuseau horaire des Rocheuses. À l'inverse, Lloydminster suit le calendrier saskatchewanais lors des élections municipales.
De manière controversée, Lloydminster n'a pas été exemptée de la récente législation anti-tabac en Saskatchewan. Les citoyens répondèrent en organisant un référendum contre l'avis du maire, mais en conformité avec les lois locales, et cela résulta d'un arrêté anti-tabac pour toute la ville. Le problème fut totalement réglé quand l'Alberta mis à son tour en place une législation anti-tabac.
Histoire[]
Initiallement prévue pour être une colonie utopiste britannique centrée autour de l'idée de sobriété, la ville fut fondée en 1903 par les colonistes Barr, qui vinrent directement du Royaume-Uni. À ce moment, alors que la zone faisait encore partie des Territoires-du-Nord-Ouest, la colonie fut établie à cheval sur le 40⁰ méridien du Dominion Land Survey. Ce méridien devait coïncider avec la longitude 110° ouest, mais les méthodes d'arpentage de l'époque étant peu fiables, le méridien s'avéra ne situer à quelques centaines de mètres de sa longitude.
Alors qu'en 1903, la constitution en province semblait inévitable, il était attendu qu'une seule province allait être créée, et non deux. Les colons n'étaient pas informés que le gouvernement fédéral était fermement opposé à la création d'une province unique, et ainsi, ne pouvaient pas savoir que le 40⁰ méridien était à l'étude pour servir de frontière provinciale. Mais s'ils l'avaient su, il est peu probable qu'ils auraient déplacé le site de leur colonie.
La ville tient son nom de l'évêque anglican George Exton Lloyd, un féroce opposant à l'immigration non-britannique au Canada. Durant un voyage assez désastreux, qui étant mal préparé et mal organisé, il se montra un leader naturel et finit par écarter le leader initial de la colonie Colony, Isaac Montgomery Barr, durant le voyage vers le site de la colonie.
Quand les provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan furent créées en 1905, le 40⁰ méridien fut sélectionné comme frontière provinciale divisant la colonie en deux. Pris par surprise, les habitants de Lloydminster firent une pétition pour déplacer la frontière provinciale plus à l'ouest, pour que la ville entière se retrouve en Saskatchewan, mais sans succès.
Le quart de siècle qui suivit, Lloydminster était gérée en tant que 2 municipalités distinctes, avec des conseils d'administration séparés. Enfin, en 1930, les gouvernements provinciaux acceptèrent de fusionner les 2 parties de la ville sous une seule et même jurisdiction. Les provinces réincorporèrent la ville en 1958.
Commémorant le statut spécifique bi-provincial de Lloydminster, un monument consistant en 4 marqueurs d'arpentage de 30m de haut chacun fut érigés en 1994 près du centre-ville.
Bien que la majorité de la population de Lloydminster se situait initiallement en Saskatchewan, le ratio a depuis longtemps été renversé : la partie albertaine a connu une croissance de population importante, et, en 2000, la mairie ainsi que les bureaux du conseil municipal, furant déplacés de la partie saskatchewanaise à la partie albertaine.
Étant donné que les fondateurs de Lloydminster tentaient de créer une utopie, une société tempérée, l'alcool n'était pas en vente à Lloydminster durant les premières années qui ont suivi sa fondation. Une loi interdisant les loisirs promouvant la nudité, est aussi en place.
Démographie[]
Selon le recensement de 2006, la population de la ville s'élevait à 24.028 habitants, dont 15.910 (66%) en Alberta et 8.118 (34%) en Saskatchewan. Entre 2001 et 2006, la population cru de 21% dans la partie albertaine, et 3,5% dans la partie saskatchewanaise.
Les 2 parties de la ville séparément se classent 10ème pour la partie albertaine et 11ème pour la partie saskatchewanaise. Si la ville se situait entièrement dans l'une ou l'autre des 2 provinces, elle se classerait 9ème en Alberta ou 5ème en Saskatchewan.
Il y a des différences démographiques substancielles entre les 2 populations de part et d'autre de la frontière, la population saskatchewanaise étant substanciellement plus jeune : son age médian est de 26,6 ans, contre 33,2 ans pour la partie albertaine. Mais même en combinant les statistiques des 2 parties de la ville, Lloydminster dispose de l'age médian le plus jeune au Canada. Aussi, la tranche d'age 20–24 ans est beaucoup plus concentrée dans la partie saskatchewanaise, bien que le nombre de personnes de cette tranche d'age est similaire dans les 2 parties de la ville (1220 individus en Saskatchewan, et 1230 en Alberta) mais la population totale de la partie albertaine est près de 2 fois supérieure à celle de la partie saskatchewanaise.
La Région de Lloydminster inclut les 2 parties de la ville, ainsi que des municipalités saskatchewanaise : la municipalité rurale de Wilton No. 472, la ville de Lashburn, et le village de Marshall.
Plus de 8% des résidents s'identifiaient comme aborigènes selon le recensement de 2006. Plus de 94% des habitants indiquaient que leur langue maternelle était l'anglais, plus de 1,4%, le français, 0,8%, l'allemand, 0,7%, l'ukrainien, et 0,5%, le cree. Viennent ensuite le chinois et l'espagnol (0,3% chacun) et le tagalog.
Plus de 78% des habitants indiquaient être chrétiens selon le recensement de 2001, contre 18% d'athées. De manière plus précise, on comptait 30% de catholiques, 18% de membres de l'Église Unie du Canada, plus de 7% d'anglicans, 5% de luthériens, près de 3% de pentecôtistes, 2% de baptistes, et environ 1% d'orthodoxes.
Climat[]
Économie et taxation[]
L'économie locale est principalement conduite par l'industrie pétrolière, en plein boom. L'agriculture reste une activité économique importante, bien que de nombreux fermiers ont choisi de gagner leur vie en louant leurs terres aux industriels creusant dans la région.
Le statut bi-provincial de Lloydminster a résulté de provisions spéciales en terme de taxation provinciale au sein des limites de la ville. La partie saskatchewanaise de la ville est exemptée de cette taxe de ventes provinciale, permettant aux commerces et entreprises locales de ne pas être désavantagées par rapport à leurs voisines albertaines, qui n'ont pas de taxe de ventes provinciale. La taxe provinciale sur le revenu, cependant, qui est basée sur la province de résidence du contribuable, n'est pas exemptée. Parmi les différences locales, on peut aussi citer l'assurance auto et les taxes de propriété. Par exemple, les résidents de la partie albertaine de moins de 25 ans paient une franchise 2 à 3 fois supérieure à leurs voisins saskatchewanais.
Politique[]
Les résidents de la partie albertaine se situent dans le district électoral de Vegreville—Wainwright pour la Chambre des Communes, et celui de Vermilion-Lloydminster pour l'Assemblée Législative d'Alberta. Les résidents saskatchewanais sont dans le distruct de Battlefords—Lloydminster au niveau fédéral, et celui de Lloydminster pour l'Assemblée Législative de Saskatchewan.
Éducation[]
Les écoles élémentaires et secondaires des 2 côtés de la frontière utilisent le modèle saskatchewanais. Lloydminster fournit une formation post-secondaire à Lakeland College, qui propose autant des brevets professionalisant sur 1 ou 2 ans, que des diplômes.